LE FAUVE


Le fauve est là-haut sur l'échafaudage
Musclé, tendu, regard sauvage
Moi je suis en bas, les yeux grands ouverts
Plein d'admiration comme mes grands frères
Un faisceau de lumière tue sa solitude
Sa voix s'éclaire dans la multitude
Elle prend les tripes, elle te laisse KO
C'est sa force de frappe son plus beau tempo
La musique est là qui berce ses rimes, qui aime ses mots
Elle te fait voyager de New York à Paris et t'embrasse ô gringo
De rock en salsa, elle fait briller la nuit
T'as ton spleen qui prend peur et le blues qui s'enfuit
Le fauve est heureux il en danse sur la scène
Moi, j'entre en transe et profite de ma veine
Les musiciens-amis, fidèles à leur lumière
Offrent leurs instruments, comme les saints leurs prières
Nous, on bénit les rythmes et les accords
Que leurs doigts magiciens jouent de plus en plus fort
J'en ai les larmes aux yeux et le coeur qui s'enflamme
J'en oublie mes angoisses et tout mes états d'âmes
Après ces heures de plaisir, comme tout est éphémère
Je quitte le grand hall et retrouve le grand air
Les yeux multicolores, la tête toute chaude de sa pensée
Que jamais ! oh grand jamais, je ne pourrai oublier
Pour souligner le tout, je dirais de cet homme
Qu'il aime sa guitare comme moi j'aime Betty
Ecoute sa berceuse et adore la vie
Ecoute son coeur qui cogne et ses poings s'enrager
Il fait passer sa haine comme ses mots d'amour
Grâce à ses mélodies et l'expérience des jours
A mon 15ème round, quand la mort me lancera l'éponge
Je penserai à ce fauve, à ses notes, à ses mots qui rongent.

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