DIEU VS SANTAN (Pardon)

 

 

J'ai surpris samedi Jésus et Lucifer, 
Bourrés comme des coings, à l'alcool de misère, 
Répétant à tue tête, "le plus fort c'est mon père!", 
-"Ah ouais, si c'est comme ça, on s'le fait au bras d'fer !" 

Et voila mon Jésus qui s'empare du poignet, 
De son compère cornu : "On y vas si t'es prêt"! 
Comme l'autre acquiesca, d'un hochement de tête, 
La lutte commença, et ne fut pas muette. 

Fallait voir le visage angélique du christ, 
Transformé en grimace digne de l'antéchrist 
Et entendre Gabriel, l'archange si fameux, 
L'encourager toujours, gueulant à qui mieux mieux : 

"Vas-y, ô fils de Dieu, montre lui qui tu es ! 
Tu vas pas te laisser faire par ce gringalet !" 
Le suppot de l'enfer n'en menait pas plus large 
Le sentir résister le mettait bien en rage 

"Je ne me laisserais pas frappé d'anathème, 
Par ce bourreau du bien qui ne dit que "je t'aime", 
Je serais le plus fort, nondedieu", jura-t-il 
Blasphémant de ce fait, c'était bien inutile. 

Les deux compères luttèrent jusqu'à l'aube sonnante, 
Aucun n'avait pu dire d'une voix triomphante, 
"J't'ai bien eu fils de rien" car aux primes lueurs, 
Le rêve était fini. "Qu'est ce que tu fais, c'est l'heure!" 

Je fais des rêves étranges, ces temps-ci


Sylvebarbe