A CAUSE DU PERE NOËL.
Le vent éventre la plaine, Nos pieds trempent dans la boue. En face, comme ici, la haine, Ce vingt quatre, qu'attendons-nous ? A ma gauche, comme à ma droite, Les mêmes mines, les mêmes regards. Dans cette tranchée étroite, Nous rêvons de trains et de gares. Et cet obus, en éclatant, Déverse la mort là où il peut. Formant, aux arbres verdoyants Des guirlandes de feu. Et soudain je me rappelle, Je jouais les funambules Ces beaux matins de Noël En traversant le vestibule. Je rêvais de mitraillettes, De panoplies et de canons, Aujourd'hui, dans cette tempête Que suis-je d'autre qu'un soldat de plomb ? Armand GAUTRON